Après maintenant 5 ans de mon dernier Ludger Duvernay (VLB éditeur, 2015) aux côtés de Georges Aubin, je reprends la plume de l’historien-auteur cet automne. Je travaille actuellement à l’élaboration de vaste ouvrage toujours en lien avec ma passion première : l’histoire des rébellions et des patriotes de 1837-1838. À suivre !
Vers la fin de
septembre dernier, j’admirais la quatrième fresque réalisée dans le
Vieux-Saint-Eustache – celle du magasin d’Ernest Lahaie –, sur la Dorion, au
coin de la rue Saint-Eustache. Je discutais avec une Britannique établi à
Saint-Eustache depuis plus de 40 ans ! En ce 40e anniversaire de la crise
d’Octobre de 1970, elle me confiait un fait qui, jusque-là, échappait
complètement à ma connaissance. Cette gentille dame, dis-je, me disait qu’à la
suite de l’adoption de la Loi sur les mesures de guerre, le 16 octobre 1970, l’Armée
canadienne est littéralement débarquée à Saint-Eustache ! Elle-même vit son
domicile « visité » de manière aléatoire par les soldats, allant de
garde-robe en garde-robe, dans le but avoué d’y dénicher une planque secrète
felquiste.
Quelle histoire tout de
même ! À la suite de cet entretien, j’ai tenté d’en savoir davantage sur ce pan
méconnu de notre histoire locale et régionale.
La lecture de La
Victoire nous renseigne passablement sur le sujet (1). Dans son édition du
mercredi 28 octobre 1970, sous la plume de son journaliste Jacques Robitaille,
le journal titrait à la une : « Le F.L.Q. dans le comté ? La police
n’a pas dit non. »
À la suite de l’adoption de la Loi sur les mesures
de guerre, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on remarqua une
recrudescence de l’activité policière, non seulement dans notre région, mais
partout au Québec. Les corps de police municipaux dépendaient alors de la
Sûreté du Québec. « Tous les corps ont doublé ou même triplé leurs heures
de travail afin d’effectuer plus de patrouille » et ce, dans le but de
« démanteler au plus vite toute cellule felquiste dans la région [et]
à ce sujet, précisons que la police municipale, aussi bien que la Sûreté du
Québec, n’écarteraient pas la possibilité de l’existence d’une cellule F.L.Q.
dans la région, et peut-être même à Saint-Eustache » (2), d’affirmer le
journaliste Jacques Robitaille.
Perquisitions et
arrestations
Déjà avant même
l’arrivée des Forces canadiennes, plusieurs perquisitions et arrestations
auraient été effectuées à Saint-Eustache, sur le chemin de la Rivière-Nord, Oka
et possiblement à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, dans les jours suivant la
découverte de la dépouille de Pierre Laporte, le 17 octobre.
Quatre jours plus tard,
le porte-parole de la Sûreté du Québec à Saint-Eustache affirmait
catégoriquement« qu’aucune arrestation n’avait été effectuée dans
la région depuis la proclamation de cette loi » (3). Pourtant, même une
heure après l’adoption de cette loi, M. Pierre Mercil, résident de la
Rivière-Nord, recevait la visite de quatre agents de la Sûreté du Québec en
civil. Après avoir perquisitionné sa résidence, ils l’appréhendèrent pour
finalement l’incarcérer au quartier général de la S.Q. rue Parthenais, à
Montréal. Après une semaine de détention « préventive », l’homme
n’avait toujours pas été autorisé à communiquer avec son avocat. « Et il
semble bien que cette arrestation ne soit pas la seule dans la région. En
effet, on est par ailleurs sans nouvelles de plusieurs personnes mystérieusement
‘’disparues’’ de leur domicile depuis quelques jours, sinon une semaine. »
(4)
Surveillance policière à
Saint-Eustache
Il est intéressant de mentionner
que La Victoire confirme que « quelques personnes occupant des
fonctions importantes à Saint-Eustache […] ont
demandé la protection de la police » (5). Plus loin, dans la même édition,
on poursuit dans le même sens :« À la suite des enlèvements de
messieurs Cross et Laporte et également de certains renseignements secrets,
plusieurs personnes occupant des charges publiques tant provinciales que
municipales ont demandé à la Sûreté du Québec et aux corps policiers municipaux
de la région une surveillance et la protection de la police à leur
domicile. »(6) Parmi ceux-là, soulignons l’ex-député provincial de la
circonscription de Deux-Montagnes (1960-1970), Gaston Binette. Au dire de Mme
Francine Théorêt et de son conjoint, M. Guy Jérôme, alors tous deux voisins de
ce dernier, sur la rue De Bellefeuille à Saint-Eustache, « des policiers
de la S.Q. surveillaient constamment la résidence de M. Binette » (7).
Notons aussi le député
du comté de Deux-Montagnes lui-même, à ce moment, M. Jean-Paul L’Allier qui, à
sa demande, a vu sa propriété surveillée par une patrouille 24 heures sur 24,
au dire du sergent Paul Dubeau, responsable du détachement de Saint-Eustache de
la Sûreté du Québec. Après avoir communiqué avec M. L’Allier afin d’en savoir
davantage, celui-ci me répondit qu’il ne faisait plus d’entrevue à
« caractère politique » depuis son départ de la vie publique. Cependant,
il m’apprit, alors que je lui demandais s’il était au courant des manœuvres
militaires qui s’apprêtaient à être lancées dans sa circonscription à l’automne
de 1970, qu’il « n’était
pas informé de cela, comme député ».
« Outre le ministre Jean-Paul L’Allier, qui
fait surveiller son domicile par la police municipale de Cité Deux-Montagnes,
quelques édiles de Ville Saint-Eustache ont également requis cette protection
chez eux, et au cours de leurs déplacements. Au moins une de ces personnes
aurait reçu des menaces de mort par téléphone, et un individu aurait été
appréhendé non loin du domicile de cette dernière personne en possession d’une
arme à feu et de balles. » (8)
Pour sa part, M. Guy
Bélisle, alors maire de la ville de Saint-Eustache, affirme encore aujourd’hui
qu’il n’était « pas au courant que l’Armée canadienne ait fouillé
plusieurs maisons à Saint-Eustache ». Dans un courriel échangé avec ce
dernier, M. Bélisle sait toutefois « que certains véhicules non identifiés
étaient ceux de l’armée et circulaient dans nos rues ». Pourtant, les
clichés inédits croqués sur le vif par M. Germain Beauchamp nous montrent
clairement des véhicules militaires bien identifiés de l’Armée canadienne.
La police de Saint-Eustache rassure ses citoyens
Le vendredi 23 octobre
1970, le directeur de police de Saint-Eustache, M. Jérôme Richer, tenait une
conférence de presse afin de rassurer ses citoyens sur la situation qui
prévalait. Voici le contenu de sa déclaration :
« Premièrement,
j’aimerai préciser qu’en ce qui a trait au terrorisme, la police municipale de
Saint-Eustache, comme tous les autres corps de police municipaux, est
actuellement sous les ordres de la Sûreté du Québec ; ce sont eux qui donnent
les directives. Notre travail, ici, consiste surtout à les assister lors de
descentes ou de perquisitions. On a également à effectuer un certain travail de
surveillance privée pour certaines personnes que je préfère ne pas mentionner
pour certaines raisons de sécurité.
Enfin, pour rassurer la population qui semble
inquiète à cause des toutes ces perquisitions, je puis vous assurer qu’aucune
perquisition ou action similaire n’est faite sans avoir très sérieusement
vérifié une information. Par exemple, si quelqu’un nous téléphone pour déclarer
quelque chose de suspect, nous communiquons immédiatement avec la Sûreté du
Québec de Montréal ou de Saint-Eustache pour faire vérifier avant
d’entreprendre quoi que ce soit. Je termine en demandant encore une fois à la
population de continuer à nous assister dans notre travail : nous en avons
besoin. » (9)
Ça bouge au camp Bouchard…
Selon Jacques
Castonguay, auteur d’une quinzaine d’ouvrages militaires dont le plus récent, Les opérations de l’Armée
et la crise d’Octobre (Éditions Carte blanche), déjà du 7 au 9 octobre 1970,
l’opération Night Hawk « a commencé avec l’envoi au camp Bouchard,
un dépôt de munitions situé à Blainville, de deux sous-unités de la base de
Valcartier ». (10) Le général Jacques Chouinard, du 5e Groupement
de combat, ordonna d’abord l’envoi d’un peloton comprenant deux officiers et 26
soldats afin d’y renforcer sa garnison. Par la suite, le camp Bouchard
accueillit le 12e Régiment de blindé du Canada. Monté sur des
véhicules Ferrett, cette troupe comptait alors six officiers et 83 militaires.
(11) On vit aussi cantonné à cet endroit le 5e Escadron du Génie du
Canada et une compagnie du 2e Bataillon du Royal 22e
Régiment. Finalemrent, il faut noter la présence de la milice vers la fin de
décembre 1970 et au début de janvier 1971. (12)
L’Armée canadienne à Saint-Eustache
Il semble cependant
que c’est vers la fin novembre que les Forces armées canadiennes débutent les
fouilles et perquisitions dans le vaste comté de Deux-Montagnes. La Brigade
d’infanterie du Canada, notamment en provenance de Petawawa (Ontario) avait
pour principaux mandats le maintien de la paix, la sécurité intérieure et même
la guerre limitée avec spécialisation dans les régions tropicales.(13) Ce
bataillon militaire était chargé, entre autres, « de la protection contre les menaces d’insurrection,
d’émeutes, de sabotage ou d’autres actes de violence à grande échelle de la
part de groupes dissidents parmi la population qui chercheraient à imposer leur
volonté au gouvernement ou à obtenir un redressement de tort par des moyens
extraconstitutionnels ou illégitimes ».(14) Ce sont eux qui vinrent dans
la région.
Par
ailleurs, durant cette période, l’Armée canadienne emprunta à son vis-à-vis
américain un « aéronef de reconnaissance Mohawk équipé d’un radar à
observation latérale (ROL) et d’un dispositif BLIR. Grâce à cet aéronef, qui
décollait de bases américaines, les militaires surveillaient la zone rurale et
montagneuse des Laurentides où le FLQ avait plusieurs refuges sûrs et camps
d’entraînement ».(15)
L’opération Epigram
Peu
de gens savent que les Forces armées ont organisé une opération spécifiquement
chargée de sillonner la région de Saint-Eustache et des alentours. Cette
« opération de bouclage et de recherche » fut appelée Epigram
et se déroula de la fin novembre au début de décembre 1970 (16). Ainsi, à
l’instar d’autres opérations de moindre envergure telles Quill et Ratchett,
Epigram avait pour objectif de dénicher des felquistes. Le lundi 30 novembre, un autre article titrait :
« L’armée encercle Sainte-Scholastique » :
« une centaine de soldats sous les ordres de la
Sûreté du Québec ont encerclé le village de Sainte-Scholastique et perquisitionné
chaque maison.
Plusieurs camions, circulant par groupe d’au moins
trois, ont emprunté un chemin différent menant au village ; de cette
façon, toute personne circulant dans quelque direction que ce soit ne pouvait
échapper au rituel de l’identification. Les fouilles ont été particulièrement
minutieuses à l’endroit des maisons vides, sur le territoire de l’expropriation
de l’aéroport ; chaque hangar, chaque issue possible étaient surveillés
par cinq ou six soldats, carabine pointée vers l’objectif toujours possible,
tandis qu’un officier de la S.Q. visitait chaque coin susceptible d’abriter
l’un ou l’autre des fugitifs recherchés en marge des activités du Front de
Libération du Québec.
Il semble que cette nouvelle vague de perquisitions
dans le comté fasse suite à un appel d’informateur. De toute façon, nous nous
devons en toute honnêteté de souligner la politesse – et le mot n’est pas trop
fort – des soldats et policiers qui ont participé à ces fouilles. » (17)
Le mercredi 9 décembre
suivant, tout juste quelques jours après la libération de James Richard Cross, La
Victoire titrait à la une : « Les perquisitions se poursuivent
dans le comté. » À ce moment, des centaines de soldats étaient visibles
dans les rues peu nombreuses de Saint-Eustache. Des milliers de maisons étaient
fouillées. Ainsi, au début de décembre, de dire La Victoire :
« L’activité
policière a récemment augmenté de façon considérable dans le comté ; depuis
plus d’une semaine, plusieurs détachements de l’armée canadienne sont venus se
greffer à l’équipe de la Sûreté déjà en action afin d’aider ses derniers à effectuer
une série de fouilles […]. Au début de la semaine dernière, les résidents de
plusieurs petits villages des environs ont eu la surprise de voir défiler dans
leurs rues plusieurs camions de l’armée, et de voir également leurs maisons
encerclées de 5 ou 6 soldats, carabines pointées vers les issues. » (18)
En fait, c’est
précisément le jour même de la libération du consul britannique que « la
ville de Saint-Eustache et ses environs immédiats ont connu la plus grande
vague de perquisitions à date. Plusieurs patrouilles, circulant en ‘’Jeep’’,
s’y dispersaient un peu partout dans la ville, s’arrêtaient subitement pour
fouiller deux ou trois maisons, repartaient, et reprenaient leur manège un peu
plus loin ; leur action était ainsi totalement imprévisible » (19).
À cela, des citoyens
se questionnèrent sur la façon de faire des troupes canadiennes. Pourquoi
fouiller une maison plutôt qu’une autre ? À cette question, un officier répondit «
que la visite de certaines maisons dans un secteur défini leur permet de
vérifier s’il n’y a pas eu d’activité suspecte dans les environs et de ne pas
fouiller les autres inutilement » (20). En fait, quiconque avait
quelque chose à se reprocher dans cette crise aurait facilement eu
l’opportunité de quitter son domicile à l’improviste, comme en témoigne Jacques
Robitaille, le journaliste de La Victoire chargé de suivre
l’affaire :
« Plusieurs
personnes nous ont fait remarquer, sourire aux lèvres, que n’importe quelle
personne recherchée par la justice en marge des activités terroristes avait
largement le temps, si elle se cachait dans une des maisons du secteur, de
prendre la poudre d’escampette et de trouver un logis plus calme. De loin, on
pouvait apercevoir les soldats et prévoir une fouille au moins dans la ville
concernée… Et comme les allées et venues de tous et chacun n’étaient pas
contrôlées, du moins à Saint-Eustache… » (21)
L’opération Epigram « qu’ossa
donne » ?
L’opération militaire
menée à Saint-Eustache, Sainte-Thérèse et Saint-Jérôme (Epigram),
« s’est soldée par la découverte de
deux radios, 20 armes de poing, quatre boîtes de TNT, 219 mèches et du
hachisch, mais pas de membres du FLQ » (22). Comment expliquer cet état de
fait ? Un sondage, mené par La Victoire tout juste avec l’annonce
du décès du ministre Laporte (17 octobre 1970), « révélait que près de 45
% de la population locale était d’accord avec les buts du Front de Libération
du Québec. Bien sûr, les moyens ont certainement dépassé la proportion du but
visé » (23).
Un exemple pour
illustrer la chose : un citoyen de longue date, une bonne connaissance à moi, me disait
aussi récemment qu’à l’époque, il était en possession de l’ouvrage Nègres
blancs d’Amérique (Édition Parti-Pris), de Pierre Vallières, édition
non-censurée et mis à l’index par Trudeau ! D’après ce témoin oculaire, l’armée
sillonnait effectivement les rues de Saint-Eustache et fouillait les maisons au
hasard. Notre connaissance se souvient d’avoir mis en évidence dans la
bibliothèque de sa chambre un livre et une affiche de Che Guevara dans le but
avoué, à sa façon, de faire un pied de nez aux soldats anglais (plusieurs
provenaient d’Ontario). De retour du cégep, ceux-ci n’étaient toutefois pas
passés chez lui !
Chose certaine : il y avait bel et bien sur
la rue Saint-Louis, à Saint-Eustache, en 1970, d’importants sympathisants du
Front de Libération du Québec…
Références
*
Je tiens à remercier MM. Germain Beauchamp et Paul Perreault qui
ont gracieusement accepté de nous confier leurs clichés totalement inédits,
exclusivement pour cette revue. À vous deux, un grand merci !
1.
Il s’agit bel et bien ici de l’hebdomadaire de Saint-Eustache et non l’organe
officiel du FLQ, de manière intermittente entre novembre 1967 et l’été 1968.
2.
La Victoire, 28 octobre 1970.
3.
Ibid.
4.
Ibid.
5.
Ibid.
6.
Ibid.
7.
Nous avons rencontré le couple Jérôme-Théoret par hasard, le 8 octobre dernier.
Ils ont gentiment voulu m’accorder une courte entrevue sur le sujet. Je les en
remercie grandement.
8.
La Victoire, 28 octobre 1970.
9.
Ibid.
10.
LEMAY, Daniel, « Jacques Castonguay : l’armée était prête à
intervenir en octobre », La Presse, 2 octobre 2010. Voir aussi sur
le sujet le plus récent ouvrage de Jacques Castonguay, Les opérations
de l’armée et la crise d’Octobre (Édition Carte blanche, 2010).
11.
Jacques CASTONGUAY, Les opérations de l’armée et la crise d’Octobre,
Édition Carte blanche, 2010, p. 70-71.
12.
Ibid., p. 71, 83 et 86.
13.
Sean M. MALONEY, « Un
‘’simple bruissement de feuilles’’ : La stratégie canadienne et la crise
du FLQ de 1970 », Revue militaire canadienne, vol. 1, no
2, été 2000, p. 74.
14. Ibid., p. 75.
15. Ibid., p. 80.
16. Ibid., p. 82-83. Direction
– Histoire et patrimoine, dossier 112.1.009 (D39), Raymont Collection, dossier
911, 24 novembre-1er décembre 1970, Situation Report (SITREP) du
Quartier général de la Force mobile (QG FM) au Quartier général des Forces
canadiennes (QGFC).
17.
La Victoire, 2 décembre 1970.
18.
Ibid., 9 décembre 1970.
19. Ibid.
20. Ibid.
21. Ibid.
22. Ibid., p. 82-83. Direction
– Histoire et patrimoine, dossier 112.1.009 (D39), Raymont Collection, dossier
911, 24 novembre-1er décembre 1970, Situation Report (SITREP) du
Quartier général de la Force mobile (QG FM) au Quartier général des Forces
canadiennes (QGFC).
23.
La Victoire, 9 décembre 1970. Il est à noter que les mots « buts »
et « moyens » ont été écrits en lettres majuscules par
l’éditorialiste de l’hebdomadaire, Jacques Robitaille.
Venez assister à ma prochaine conférence qui portera sur la nouvelle exposition temporaire qui vient d’être inaugurée à la Maison nationale des Patriotes (Saint-Denis-sur-Richelieu) : VISAGES DES RÉBELLIONS – JEAN-JOSEPH GIROUARD, PATRIOTE PORTRAITISTE.
Le notaire de Saint-Benoît et député du comté des Deux-Montagnes, Jean-Joseph Girouard, fut sans nul doute l’un des principaux leaders patriotes du Bas-Canada durant les troubles de 1837-1838. À ce titre, il mérite qu’on s’y attarde. Plus rares sont ceux qui connaissent ses talents d’artistes. En effet, derrière les barreaux de la prison du Pied-du-Courant, Girouard se révéla un portraitiste extraordinaire, réalisant pas moins d’une centaine d’esquisses de ses compagnons d’infortune. C’est pour réhabiliter avant tout la mémoire de cet artiste que nous avons préparé cette conférence, et pour lequel nous venons de rééditer l’ouvrage Jean-Joseph Girouard – Portraits de patriotes, 1837-1838.
DATE : vendredi, 7 juin 2019, 19 h.
Maison nationale des Patriotes, 610, Chemin des Patriotes, Saint-Denis-sur-Richelieu, Qc, J0H 1K0. Pour réservation : Téléphone : 450 787-3623 Télécopieur : 450 787-9980 INFO@MNDP.QC.CA
Effectivement, après plusieurs mois d’attente, et après avoir épuisé les 1 500 exemplaires de l’édition originale, VLB éditeur a accepté de réalisé un second tirage de mes Portraits de patriotes, 1837-1838 : Oeuvres de Jean-Joseph Girouard. Publié jadis en 2012, l’ouvrage s’est très bien vendu. Son prix (59,95$) et sa facture hors norme en faisait un beau livre.
Pour cette seconde édition, l’ouvrage aura une facture plus accessible. Il sera d’abord légèrement plus petit et aura une couverture souple (et non semi-rigide) et sera bicolore. Ainsi, son prix sera réduit à 39,95 $. Ce second tirage de mes Portraits de patriotes sera disponible en librairie à compter du 17 avril 2019. Il sera officiellement lancé dans le cadre de l’inauguration de l’exposition temporaire à se dérouler à la Maison nationale des Patriotes (Saint-Denis-sur-Richelieu, mai 2019 à août 2020) sous le titre Visages des rébellions – Jean-Joseph Girouard, patriote portraitiste.
En vue du concert de l’OSM à l’église de St-Eustache en août 2018, ne manquez pas la conférence ouverte au grand public de l’historien et auteur Jonathan Lemire ”L’église de Saint-Eustache : une histoire mythique, patriotique et symphonique”.
Déjà 175 ans après l’historique bataille des patriotes à Saint-Eustache, le 14 décembre 1837, la légende de l’historique église ayant servi de tombeau aux insurgés bat toujours son plein. Construit à la fin du XVIIIe siècle, ce joyau architectural a vu défiler les époques. Marquée au fer rouge par la résistance des patriotes de Jean-Olivier Chénier en 1837, l’église de Saint-Eustache n’en demeure pas moins un site historique extraordinaire, reconnue notamment pour son acoustique à travers le monde, et en ce sens, par le passage de l’Orchestre symphonique de Montréal qui y réalise ses enregistrements pendant plus de 20 ans. Cette conférence vise à dresser un portrait global de l’histoire de ce vaste bâtiment chargé d’histoire. Cette présentation est appuyée par la publication du même nom réalisée au printemps 2013, une réalisation de la corporation du moulin Légaré et Jonathan Lemire.
L’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) fera un retour dans un lieu mythique de ses enregistrements (1980-2002), à l’église de Saint-Eustache, pour un concert historique, le vendredi 24 août 2018, 19h30. Afin de promouvoir en grande pompe ce spectacle unique. Je vous invite à suivre tout au long des prochaines semaines ma petite chronique anecdotique sur l’histoire de l’OSM à Saint-Eustache. Au menu : plein d’histoires spéciales, farfelues, bizarres, anecdotes et faits spéciaux, etc. Le tout, chapeauté par la Fondation église historique de Saint-Eustache. Voir le menu ci-haut pour ma chronique.
Manuscrits et imprimés : L’histoire de la rébellion des patriotes, collection Jonathan Lemire
Historien, conférencier et chercheur assidu sur l’histoire des rébellions de 1837-1838 depuis près de 20 ans et auteur de quatre ouvrages sur cette période, Jonathan Lemire est d’abord et avant tout un passionné de l’histoire insurrectionnelle, mais aussi, un collectionneur sérieux… qui ne se prend pas au sérieux. Pour la première fois, il ouvre les portes de son « musée privé » qui comprend une centaine de documents manuscrits et imprimés ; parmi ceux-ci des autographes de personnalités influentes du mouvement patriote, mais aussi des manuscrits, dont plusieurs issus de la région de Saint-Eustache, des lettres, de vieux journaux (La Minerve et L’Écho du Pays), de vieux livres, de la monnaie et des « bons » de marchands. Aussi, en exclusivité, vous verrez une collection de lettres manuscrites ayant appartenu à Guillaume Lévesque ainsi que la plus importante collection de manuscrits portant sur le notaire et chef patriote Jean-Joseph Girouard. Et d’autres surprises…
14 décembre 1837 : la bataille de Saint-Eustache comme si vous y étiez
En collaboration avec la Société de généalogie et d’histoire de Saint-Eustache
Après 20 ans à raconter des parcelles de l’historique bataille des patriotes à Saint-Eustache, le 14 décembre 1837, voici enfin et en intégralité le récit épique d’un événement marquant de notre histoire nationale : l’histoire d’un affrontement inégal opposant la première puissance mondiale militaire – l’armée britannique – aux patriotes menés par le Dr Jean-Olivier Chénier. Cette histoire, relatée dans ses moindres détails, suit à la trace les deux protagonistes du combat, presque minute par minute. Voici un pan d’histoire détaillé, comme vous ne l’avez jamais lu dans les livres. En soi, une conférence pour les simples curieux, les passionnés, mais aussi les connaisseurs qui en apprendront davantage.
Samedi, 16 décembre 2017
13 h, Maison de la culture et du patrimoine de Saint-Eustache (Manoir Globensky)
Renseignements et réservations : 450-974-5170, www.vieuxsainteustache.com
Je vous convie à ma prochaine conférence qui se tiendra dans le cadre de la Journée nationale des Patriotes, le 22 mai, 13h, à la Maison de la culture et du patrimoine de Saint-Eustache (Manoir Globensky), 235, rue Saint-Eustache (dans le Vieux-Saint-Eustache). Pour l’occasion, je vous entretiendrai d’un grand héros : Jean-Olivier Chénier : l’homme et la légende.