Un pont à péage sur la rivière des Mille Îles en 1835

Comme plusieurs de nos chroniques, c’est tout à fait par hasard que nous sommes tombés sur cet article de fait divers dans La Minerve du 16 février 1835. Nous en faisons l’objet de notre chronique d’abord en raison de la curiosité de l’événement et puisque les acteurs, tous originaires de Saint-Eustache, étaient impliqués de près ou de loin dans les événements de 1837 dans le comté des Deux-Montagnes.

Le projet dont il est question ici est la construction d’un pont à péage sur la rivière des Mille Îles, entre les paroisses de Sainte-Rose sur l’île Jésus et Saint-Eustache sur la rive nord.

L’initiative de ce projet relève de l’arpenteur Hyacinthe Lemaire dit Saint-Germain (beau-père de Maximilien Globensky) et du marchand William Henry Scott, tous deux résidents au village de Saint-Eustache. L’endroit où est prévu l’élaboration du projet appartient au même Lemaire dit Saint-Germain qui possède en ce lieu une « traverse licenciée ». Cet avis public est parallèlement envoyé à la législature bas-canadienne vraisemblablement en vue d’une étude de faisabilité. Voici donc, les grandes lignes du dit article :

« […] L’étendue du privilège qu’ils demandent est de trois quarts de lieue au-dessus et d’une lieue au-dessous du lieu où sera érigé le pont. Les arches, au nombre de deux, seront élevées de huit pieds au-dessus des eaux hautes, l’espace entre les piliers ou culées sera d’au moins soixante pieds. Les soussignés ne se proposent pas de bâtir maintenant un pont levis, le grand espace entre les piliers les en dispensent pour le moment ; mais ils s’engagent à le faire par la suite en tel temps, de telle manière et dimension que la législature le jugera convenable. Les taux qu’ils se proposent de demander sont les suivants : Pour chaque carrosses ou autre voiture à quatre roues, chargés ou non chargés, avec un cocher et quatre personnes ou moins, tiré par deux chevaux ou plus, ou autre bêtes de somme de deux schellings et demi courant ; pour chaque chariot ou autre voiture à quatre roues, chargé ou non chargé, un schelling et neuf denier courant ; pour chaque chaise, calèche, cabriolet à deux roues, ou carriole ou autre voiture semblable, chargé ou non chargé, avec le cocher et deux personnes ou moins, tiré par deux chevaux, ou autres bêtes de somme, un schelling et quatre deniers courant ; et, tiré par un cheval, ou autre bête de somme, dix deniers courant, pour chaque charrette, traîne ou autre voiture semblable chargée ou non chargée, tirées par deux chevaux ou bœufs, ou autre bête de somme, avec le cocher, un schelling courant, et tiré par un cheval ou autre bête, huit deniers ; pour chaque cheval, mule ou autre bête de somme, chargée ou non chargée, quatre deniers courant ; pour chaque personne à cheval, six deniers courant ; pour chaque taureau, bœuf, vache et autres bêtes à cornes, de quelque espèce qu’elle soit, deux deniers et demi courant ; pour chaque cochon, chèvre, mouton, veau ou agneau, deux deniers courant ; pour chaque personne à pied, deux deniers courant. »

Nous poursuivons évidemment nos recherches afin de trouver de plus amples détails dans cette affaire.

Laisser un commentaire