Augustin Tassé : aubergiste patriote de Sainte-Rose

Augustin Tassé est un aubergiste patriote de la paroisse de Sainte-Rose, sur l’île Jésus, lors des événements de 1837-1838. Il naît vraisemblablement à Saint-Martin le 29 juillet 1794. Il est le fils d’Augustin Tassé et de Marie-Marguerite Marcotte. On pense qu’il se marie à Saint-Martin le 2 février 1818 avec Sophie Hotte, avec qui il a plusieurs enfants.

L’aubergiste de Sainte-Rose est reconnu pour être l’un des principaux leaders patriotes de l’île Jésus aux côtés de Césaire Germain, Joseph Pratte, Jean-Baptiste-Henri Brien, André-Benjamin Papineau et d’autres. En ce sens, il participe à plusieurs rassemblements politiques pour le camp patriote. Notamment, il participe à une assemblée à Terrebonne le 13 mars 1834, lors de laquelle il est nommé au sein de Comité permanent du comté de Terrebonne pour la paroisse de Sainte-Rose. Peu de temps après, il assiste à une assemblée publique tenue à Sainte-Thérèse devant 250 à 300 personnes, le 10 avril suivant. Il y propose la première résolution selon laquelle on attribue éloges et reconnaissances à la Chambre d’assemblée qui s’est dévouée pour la peuple […]. Il est ensuite présent, le 12 juin 1836, lors d’un rassemblement à Saint-Martin où il propose la seconde motion qui souligne l’attachement de l’assemblée à l’empire britannique.

L’année 1837 marque la radicalisation du mouvement patriote. Il en va de même dans l’île Jésus. Ainsi, il participe à une assemblée anticoercitive, tenue à Sainte-Rose le 11 juin 1837, lors de laquelle il est nommé au sein d’un comité de délégués pour la paroisse de Sainte-Rose. Par la suite, on le retrouve à l’hôtel Reeves de Terrebonne lors d’un rassemblement lors duquel il est nommé sur un comité de surveillance pour ce comté, dans sa paroisse. Enfin, une assemblée importante du comité de surveillance se tient dans son auberge de Sainte-Rose le 5 novembre 1837. Il y propose la troisième résolution qui accuse l’Église d’avoir « fomenté les troubles, entretenu des divisions et causé des guerres civiles trop souvent cruelles ».

À la mi-novembre, Amury Girod arrive à Sainte-Rose, un relais avant de se rendre dans le comté des Deux-Montagnes. D’après le témoignage de Tassé, Girod lui aurait demandé de le conduire à la Rivière du Chêne, ce qu’il refusa de faire.

Toujours selon sa déposition, Tassé affirme sans réserve avoir été « patriote ». Toutefois, lorsqu’il apprit qu’on le recherchait relativement à son implication politique, il s’est d’abord caché, mais se disant qu’il n’était pas révolutionnaire et qu’il n’avait aucune mauvaise intention contre le gouvernement, il s’est décidé à se livrer et à dire tout ce qu’il savait des démarches des patriotes de sa paroisse. Il mentionne aussi la tenue de l’assemblée du 5 novembre précédent dans son auberge et dénonce les agissements d’André-Benjamin Papineau et surtout de Louis-Misaac Seers, qu’il qualifie d’« esprit échauffé ».

On se rend compte qu’Augustin Tassé, comme plusieurs, n’a pas franchi le seuil critique de la prise des armes à la fin de 1837, allant même jusqu’à dénoncer certains de ses compatriotes tels Papineau et Seers. Certaines sources avancent qu’Augustin Tassé est décédé à Sainte-Rose le 18 janvier 1849, mais rien à ce sujet n’est confirmé.

Références :

BAnQ, « Documents relatifs aux événements de 1837-1838 », Fonds Ministère de la justice, M-165-2, no 646, déposition d’Augustin Tassé, 22 novembre 1837.

La Minerve, 20 mars 1834, 14 avril 1834, 15 juin 1837, 14 août 1837, 9 novembre 1837.

Le Canadien, 20 juin 1836.

The Vindicator, 18 mars 1834, 14 juin 1836.

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