Petite histoire de la création de la Société Saint-Jean-Baptiste

À prime abord, l’origine d’une société nationale vouée aux Canadiens français demeure assez obscure. Quoi que beaucoup moins importante à ses débuts que les sociétés nationales respectives des Irlandais, Écossais, Anglais et même Allemands, la Société Saint-Jean-Baptiste est fondée en 1834 par le propriétaire de La Minerve, Ludger Duvernay.

C’est un « groupement patriotique dévoué aux intérêts de la langue et de la nationalité canadiennes ». La feuille d’érable est choisi comme emblème nationale tandis que la devise emprunté à Étienne Parent est adoptée : « Nos institutions, notre langue, nos droits. »

Le premier banquet de la Société Saint-Jean-Baptiste est tenu dans les jardins de John McDonnell à Montréal le 24 juin 1834. Devant une soixantaine de convives, Jacques Viger préside le souper historique qui célèbre la fête des Canadiens français et ce, « dans le but de cimenter l’union entre les Canadiens ».

Plusieurs toasts sont donc portés en l’honneur des réformistes du Haut-Canada, en Irlande et aux États-Unis. Toutefois, on souligne d’un grand trait l’adoption des 92 Résolutions par la Chambre d’assemblée plus tôt la même année.

L’organisation fonde plusieurs sections partout en province. Rapidement, la Société devient semi-politique aux dires de l’historien Gérard Filteau puisque ses membres sont tous plus ou moins rattachés au Parti patriote de Papineau. Nous reviendrons dans les prochaines semaines sur l’évolution de la Société Saint-Jean-Baptiste.

Références :

FILTEAU, Gérard, Histoire des Patriotes. Québec, Septentrion, 2003, 630 p.

LAPORTE, Gilles, Patriotes et Loyaux. Leadership régional et mobilisation politique en 1837-1838, Sillery, Septentrion, 2004, 415 p.

LEBEL, Jean-Marie, « Ludger Duvernay », Dictionnaire biographique du Canada, Volume VIII.

RUMILLY, Robert, Histoire de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Des Patriotes au Fleurdelisé 1834/1948, Montréal, L’Aurore, 1975.

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